mardi 25 octobre 2016

Les camps de concentration

Quand j'ai écrit mon blog sur ma visite à Berlin, je vous avais dit que je ferais un article séparé pour ma visite au camp de concentration de Sachsenhausen. Là, je suis entrain d'écrire mon article pour ma visite de la Pologne (Cracovie et Varsovie) et j'ai visité un deuxième camp de concentration, le plus connu (malheureusement) de tous; Auschwitz.

J'ai relu mes notes de ma visite à Berlin dans mon carnet de voyage et étonnamment, tout ce que j'ai écrit de ma présence à Sachsenhausen c'est : je ne vais pas écrire tous les détails ici, je le ferai sur mon blog. Et plus d'un an et demi plus tard, je n'ai toujours rien écrit sur ce sujet. Drôlement, souvent quand j'écris mon blog, je dois me référer à mes notes parce que je ne me souviens pas de tout, mais pour ces deux camps de concentration, je me souviens exactement des détails. C'est vraiment très marquant.

Sachsenhausen, une immersion intense

Premier camp de concentration, Sachsenhausen, en banlieue de Berlin. Après avoir adoré ma première expérience de walking tour la veille, je me suis présentée au lieu de rassemblement pour faire le walking tour à Sachsenhausen. Celui-ci était payant, mais pas trop cher. C'était une guide différente de la veille, également très sympathique. Nous avons tous pris le train ensemble pour se rendre sur le site.


Cette phrase est écrite à l'entrée de tous les camps de concentration.
Ça dit : "work sets free" ou "le travail rend libre".

J'étais vraiment très contente d'avoir pris ce tour guidé parce que, honnêtement, je n'aurais pas trop su par où commencer. Et aussi, c'est plus intéressant d'avoir quelqu'un qui nous raconte "une histoire" que d'écouter la madame automatique de l'audioguide. Elle a vraiment su nous transmettre la "vibe" des camps de concentration. Celui-ci a été démoli à plus de 60 %. Il n'y avait plus de baraques restantes, tout a été éliminé. Quand les nazis ont senti l'étau se refermer sur eux, ils ont commencé à tout brûler, pour pas que les alliés trouvent des preuves. 

Les baraques sont toutes identifiées par des rectangles de petites roches.


Sachsenhausen fût un des premiers camps construits/utilisés. Il était fait de façon à ce que le garde voit toutes les baraques en même temps, donc elles formaient une demi-lune autour de la guérite. Par contre, ils se sont vite aperçus qu'en plaçant les baraques en quadrillatère, il en rentrerait davantage. C'est pour cette principale raison qu'ils n'ont pas fait d'autres camps en demi-lune comme celui-ci.

Un plan du camp

Il y a un endroit qui m'a troublé. Je ne sais pas le nom, mais c'est l'endroit où ils éliminaient certains prisonniers. Ils leurs disaient qu'ils allaient faire des examens, les accotaient debout au mur et il y avait un petit trou où les nazis mettaient leur canon de fusil et tiraient sur les prisonniers. À un certain moment, c'était une dizaine de personnes en même temps qu'ils tuaient... Ouais, je sais, assez gloque disons...
Ledit endroit

Une statue en mémoire des victimes.

Le tour a duré un bon 3 heures. On a eu une petite pause pour dîner. Je m'étais apporté une sandwich achetée. C'était vraiment spécial parce qu'il n'y avait pas vraiment d'endroit pour manger, alors je me suis assise au pied d'un arbre en plein milieu des baraques. Je me suis laissée immerger dans l'ambiance et c'était vraiment spécial : se dire que nous, on mange sur ce terrain alors que 70 ans auparavant, les gens crevaient de faim et se faisaient tuer sur ce même terrain.

La guide nous a même raconté que si un prisonnier passait les barbelés, il se faisait tuer par balle à la tête d'un coup. Et il y avait aussi un règle que tu ne pouvais pas être nu-tête dans la cour. Pis de temps en temps, les gardiens pouvaient prendre le béret d'un prisonnier, le lancer dans la zone passée les barbelés et là ils disaient au prisonnier "tu es nu-tête, va chercher ton chapeau". Vous comprenez la suite?



En plus, après ma visite de Sachsenhausen, je suis allée visiter le musée Topographie des Terror. Pas besoin de dire que j'étais déprimée en arrivant chez mon hôte ce soir-là...

Auschwitz, une visite robotisée

Bon, je m'explique. Contrairement à Sachsenhausen, qui était une visite très immersive et personnelle, la visite de Auschwitz semblait plutôt être automatisée et impersonnelle. Encore une fois, j'avais pris un tour guidé pour faire le camp d'extermination. Oui, on l'appelle "extermination" parce que c'est là qu'ils ont tué la majorité des juifs. 

Donc, départ très tôt le matin de Cracovie pour aller à Auschwitz. C'est, disons, en banlieue de Cracovie. Ça a dû prendre 40-50 minutes pour se rendre sur place. Une fois rendue, ce n'est pas qui le veut qui peut entrer sur le site. Il faut prendre le tour guidé offert sur place (moi, c'était compris dans le prix de mon tour). Et là, il y a une fouille de sac et un passage dans un détecteur de métal. On nous donne des écouteurs et on nous assigne une guide.

Même phrase à l'entrée du camp.

Je ne sais pas si c'est notre guide qui était vraiment mauvaise ou si c'est un prérequis pour être guide touristique à cet endroit, mais la guide n'était vraiment pas enjouée du tout. Bon, je comprends bien que tu ne vas pas animer ton tour en disant "BIENVENUE TOUT LE MONDE AU SUPER SITE D'AUSCHWITZ où plus de 1 million de juifs ont été tués". Par contre, il peut y avoir un juste milieu entre ça et donner l'impression que tu es blazé et déprimé de la vie. Bref, je n'ai pas eu la même expérience qu'à l'autre camp. 

Aussi, lors de la visite, peut-être que c'est parce qu'il y a vraiment beaucoup de gens, je me sentais pressée. La guide nous parlait en marchant d'un point à un autre. Elle nous "récitait" son texte sans aucune personnalisation. Tout allait vraiment très vite. J'aurais aimé qu'elle nous donne le temps de s’immerger, de vivre ce qu'on voyait.


Au début de la visite, on voit cette citation.

Le site, en tant que tel, s'appelle Auschwitz-Birkenau. C'est comme deux sites en un. Pour Auschwitz, c'est surtout les baraques que nous avons visitées. Certaines baraques sont des musées. Il y a une place où on voit les possessions que les prisonniers avaient apportés en venant au camp, des valises, de la vaisselle, des chaussures, etc. Le pire, c'est la pièce où ils ont exposé les cheveux (et toute autre forme de poil corporel) qu'ils rasaient à l'arrivée des prisonniers. Il y a des tonnes de cheveux. C'est vraiment perturbant... C'est un des seuls endroits où on ne peut pas prendre de photos. Et c'est bien compréhensible.




À Birkenau, c'est le fameux endroit dont l'on voit régulièrement la photo du rail de train à la sortie du camp. Les juifs envoyés par d'autres pays arrivaient là, à leur sortie du train on les mettait en ligne et on les "triait". On gardait les adultes de plus de 15 ans. Les personnes considérées faibles (femmes enceintes, enfants, les personnes âgées, handicapées ou malades) étaient directement envoyées aux chambres à gaz. Il y en avait quatre sur le site, il n'en reste plus. Elles ont toutes été détruites avant l'arrivée des forces alliées.

Ça c'est la vue sur l'entrée de Birkenau.

La fameuse vue de la rail de train et la sortie du camp,
que les prisonniers ne passeront probablement jamais...

Des restes d'un crématorium.

Commémoration aux victimes avec des plaques de différentes langues.


Rien à ajouter...

C'est pas super "plaisant" comme visite. Mais je crois que ça vaut le coup, ne serait-ce que pour voir et entendre l'atrocité dont l'homme est capable. J'aurais seulement aimé ne pas me sentir comme dans un rallye pendant cette visite. J'aurais voulu du temps pour prendre des minutes de silence pour les victimes, pour avoir de la peine pour elles. Au moins, j'ai pu le faire à Saschenhausen.

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